Interview de Dirk van Liempt : équilibre et engagement

Vous êtes CEO. Quel est aujourd’hui votre plus grand défi ?

En tant que CEO d’ADD, je m’occupe surtout des « personnes ». Pour les dossiers d’assurance, nous avons des spécialistes. En fait, les assurances sont « simples » en comparaison avec les êtres humains. Je mets l’accent sur les « personnes », sur mes collaborateurs. Ce sont eux qui comptent et qui font la différence.

Qu’est-ce qui peut aider les gens à avoir une belle vie ?

Aujourd’hui, le mot magique, c’est la recherche de l’équilibre. Les gens « doivent » vivre leur vie pleinement, à tous les niveaux. Ce qui veut dire le travail, les enfants, le sport, une vie sociale pleine, et un contact permanent avec les autres sur le net. Work hard & play hard, c’est comme un mot d’ordre. Toutes ces « il faut » en dehors du travail normal, cela finit par peser à la longue. Je ne m’étonne pas que certains se retrouvent surmenés. On n’a plus le temps de souffler.

Or il faut prendre le temps de respirer, non seulement de se reposer mentalement et physiquement, mais également de réfléchir et de s’écouter. Sentir ce qui est bon pour soi-même. Réfléchir à ce que l’on veut. Se demander si on veut vraiment mener cette vie-là, si on veut avoir ce job-là, si on veut passer tous les week-ends avec des amis et la famille.

Comment faire pour préserver son engagement ?

Equilibre et force de caractère. Cela signifie qu’il faut se poser les vraies questions. C’est plus difficile que serrer les dents et continuer son chemin comme à l’accoutumée. Mais c’est indispensable. C’est la seule manière de rester engagé et de ne pas vivre, ou d’avoir vécu, en « pilotage automatique ». Se sentir impliqué, c’est essentiel.

Le monde et notre environnement changent aussi constamment. Faire la même chose pendant 20 à 30 ans n’est plus possible.

Il faut avoir une personnalité solide et une grande ouverture d’esprit pour être de taille à affronter le changement. Il faut en plus une forte résilience – flexibilité -  et une bonne santé. Quitter son job, c’est quitter sa zone de confort. Je crois au coaching, à l’accompagnement de carrière. Autrement dit, au fait de recevoir de l’aide quand on remet en question son occupation. Et d’oser voir des alternatives. Ensuite, on peut à nouveau choisir un travail et tout ce que cela comporte. Ou pas. C’est bien aussi. Plutôt que (continuer à) se plaindre en permanence de tas de choses, on passe tout bonnement à autre chose. L’authenticité. Être et rester vraiment soi-même, voilà de quoi il s’agit.

Vous bénéficiez vous-même d’un accompagnement de carrière. Quel est votre objectif ?

Je crois aux vertus de l’exemplarité. Moi-même, je suis un accompagnement de carrière et j’encourage mes collaborateurs à en faire autant. C’est bien de remettre les choses en question. En interne, je suis également un grand promoteur de l’accompagnement de carrière.

Prendre sa vie en main plutôt que se laisser vivre, c’est ça le message. Que voulez-vous vraiment faire ? Êtes-vous engagé auprès de vos collègues, dans votre travail, dans tous les aspects de votre vie privée ? Les gens sont parfois prisonniers d’une cage dorée. Osez la briser. Osez dire non à cette partie de votre vie actuelle qui ne vous enthousiasme pas ou plus. Vous savez, on ne vit qu’une fois…